L’amour des vins libanais me rend heureux ! Par Robert Moughanie, deuxième volet.

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L’amour des vins, ça se travaille ! Après avoir créé wineroutelibanon.com, la boutique en ligne experte en vins libanais qui fournit de grands restaurants et enseignes, Robert Moughanie est toujours un mordu des vins. Mais quelles ont été ses influences et quelle est sa philosophie orientant cet amour du vin ?

L’amour du vin se bonifie avec de belles rencontres !

« Dans l’amour, il faut apprendre à connaître son partenaire, ici le vin ! Alors après toutes ces rencontres de grands spécialistes du vin, j’ai senti qu’il fallait que je fasse encore des efforts. J’ai donc cherché une école où apprendre à faire des dégustations de vins. J’en ai trouvé une dans le 14e arrondissement de Paris. Elle était dirigée par une personnalité : Alain Segelle, qui a été en 1978 meilleur jeune sommelier en France. Je me suis inscrit. En pratiquant et en étudiant, j’ai compris que ma relation particulière au goût venait d’un épisode lié à mon enfance au Liban.

L’art de la dégustation du vin se bâtit depuis l’enfance…

A quatre ans, je suis allé habiter chez ma tante, et la nourrice faisait de la cuisine de montagne que je n’aimais pas. Et comme elle me forçait à manger, avec le temps, j’ai mis le sens du goûter de côte. C’est une des raisons pour laquelle je n’étais pas intéressé par le goût. Mais là quand j’ai commencé à travailler avec Alain Segelle, j’ai réalisé que j’étais passé à côté de quelque chose.

Pour aimer le vin, il faut être initié.

Pendant les dégustations, je découvrais le vrai plaisir de l’enseignement œnologique. J’ai appris comment comparer des vins de même année, de même cépage, de même région mais avec des expositions différentes. Ou bien en même temps, comment déguster les mêmes vins, de même domaine, mais en mode « vertical », sur des années différentes. C’est-à-dire voir l’effet des années dans la dégustation. Je me souviens d’un dîner de clôture de cession de dégustation préparé par un grand chef autour d’un Châteaux Talbot de 1989. Là, j’ai ouvert les yeux sur le vrai potentiel des vins libanais. Ils méritaient d’être travaillés de façon sérieuse et régulière.

Comment ne pas résister à une dégustation de Riesling ?

Un jour un ami homologue professionnel libanais de la compagnie dont j’étais le gérant en France est venu me rendre visite. Et il me dit un jour qu’il aimerait venir à une dégustation de vins libanais avec moi. Il vient alors à une dégustation de Riesling de la région du bas Rhin. Il y avait une trentaine de bouteilles à déguster, de vins différents et d’années différentes.

De la rigueur dans la dégustation des vins, sinon rien.

Je constate au début de la cession qu’il était en train d’avaler le vin, je lui ai dit « Attention, tu dois recracher », il me dit « Non, ne t’inquiète pas, je peux y arriver » (avec une confiance en soi certaine de l’homme libanais). Au bout de dix bouteilles, on a entendu un ronflement. Nous avons vu qu’il était un peu dépassé par les événements.

Le moment de dégustation, aussi important que le vin.

L’amour des vins passe par leurs moments. J’ai appris ceci avec le vin, qui m’émerveille tout le temps : le moment est très important dans la dégustation de vin. Si l’environnement est positif, du point de vue du climat, de l’odorat, avec des personnes dans un bon état d’esprit, l’appréciation du vin devient quelque chose d’extraordinaire. Oui, ce moment peut être un voyage inoubliable, un rêve réalisé. Comme une destination prévue à laquelle on est arrivé.

Boire du vin pour impressionner n’est pas le bon choix.

Par contre si on choisit le moment pour impressionner, on se trompe. Ou pour montrer que l’on sait ou n’importe quelle raison autre que le bien être, on risque de ne pas apprécier suffisamment le moment que nous sommes en train de vivre. Choisir Le moment est je crois La culmination de l’appréciation du vin.

Le goût ce n’est pas seulement l’odorat, la dégustation, le ressenti, le travail des papilles gustatives? Ce n’est pas « sans » ça, mais c’est bien « plus » que ça. Alors, arriver à faire les distinctions olfactives, gustatives, c’est bien, mais faites l’effort pour compléter votre voyage d’apprécier aussi les autres ! »

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